
C’est officiel : Sam Altman vient de frapper un grand coup.
Après avoir secoué la planète texte avec ChatGPT, OpenAI remet ça côté vidéo avec Sora 2, un modèle d’IA capable de générer des vidéos ultra-réalistes à partir d’un simple prompt texte. Et pas juste des clips statiques : de vraies séquences cohérentes, avec dialogues, physique réaliste et bande-son intégrée.
Mais cette fois, la firme ne s’arrête pas à la prouesse technique. Sora 2 devient aussi… un réseau social.
Oui, vous avez bien lu : une application mobile (pour l’instant uniquement sur iOS, aux États-Unis et au Canada) qui permet de créer, partager et remixer des vidéos générées par IA, un peu comme sur TikTok — sauf que tout ce que vous voyez est 100 % artificiel.
👉 Quelques chiffres :
- 108 000 téléchargements en 48 heures après la mise en ligne.
- Une interface sociale repensée pour favoriser la collaboration en temps réel.
- Un système de “Caméo” qui vous permet d’insérer votre propre visage dans n’importe quelle scène (ou celui d’un ami, avec son autorisation).
L’outil est bluffant. Là où la première version de Sora ratait souvent les visages, la physique ou les mains, la version 2 corrige presque tout. Un basketteur rate un tir ? Le ballon rebondit. Un chat fait un salto arrière ? Il retombe (presque) sur ses pattes.
Résultat : une fluidité hallucinante et un réalisme qui rend la frontière entre vrai et faux aussi floue qu’un rêve sous caféine.
En clair, Sora 2, c’est le moment “GPT-3.5” de la vidéo : le palier où la fiction devient crédible. Et c’est aussi là que les ennuis commencent.
2. Deepfakes, dérives et “brain rot” : la face sombre du nouveau jouet
Sur le papier, c’est magique. En pratique, c’est un tsunami de chaos visuel qui s’annonce.
Le problème, c’est cette fonction Caméo : elle permet de placer n’importe qui dans n’importe quelle situation, après une vérification rapide de l’identité. Autant dire qu’il ne faudra pas longtemps avant que des petits malins contournent le système pour générer de faux discours politiques, de fausses pubs, ou pire : des deepfakes ultra-crédibles.
Et les premières dérives ne se sont pas fait attendre :
- des parodies douteuses de personnalités,
- des fausses publicités virales,
- et déjà des memes d’un Sam Altman transformé en personnage de dessin animé.
L’autre danger, c’est la saturation du cerveau. On appelle ça le brain rot : l’effet “TikTok à la puissance 1000”. Des vidéos absurdes, addictives, souvent stupides, créées en boucle par des IA sans âme. Résultat : le feed devient une soupe d’images hypnotiques où tout se ressemble, où tout sonne faux… mais où on ne décroche plus.
Et pendant ce temps, les data centers tournent à plein régime. Sora 2 consomme autant qu’il fascine. Selon les experts, la généralisation de ces outils pourrait tripler la consommation électrique liée à l’IA d’ici 2030. Bref, la créativité devient un gouffre énergétique.
Sora 2, c’est le nouveau Graal des créateurs… et le cauchemar des régulateurs.
3. Le futur selon OpenAI : entre révolution et bombe à retardement
Sora 2 ne se contente pas d’épater la galerie. Il redéfinit la manière dont on conçoit, produit et partage la vidéo.
D’un côté, c’est une bénédiction :
- Les vidéastes, marketeurs et artistes peuvent créer des scènes dignes de Pixar en quelques secondes.
- Les entreprises vont pouvoir produire du contenu à bas coût, sans tournage, sans studio, sans équipe.
- Et tout le monde peut devenir créateur — ou du moins, pense l’être.
Mais de l’autre côté, c’est une bombe à retardement :
- La désinformation va exploser. On ne pourra plus croire un seul pixel sans preuve.
- Le droit d’auteur va se diluer : les styles, les visages, les voix seront remixés sans fin.
- La confiance numérique – déjà fragilisée – risque de s’effondrer complètement.
OpenAI promet de “protéger les utilisateurs”, de “limiter le doomscrolling”, d’ajouter des “contrôles parentaux” et de “préserver le bien-être”. Des promesses pleines de bonne volonté… mais soyons honnêtes : qui peut réellement contrôler un tel outil une fois lâché dans la nature ?
Ce n’est pas juste un nouveau jouet technologique. C’est le début d’un nouveau média — où la vérité devient malléable, et où la créativité côtoie la manipulation à chaque scroll.